Sciatique et chiropraxie

Qu'est ce qu'une sciatique ?

La sciatique est une douleur liée à la compression du nerf sciatique. On parle de névralgie. Étymologiquement, la névralgie vient de νεῦρον - [neuron] qui signifie nerf et ἄλγος - [algos] qui signifie la douleur. 

Ce qu'il est important de retenir, c'est qu'une sciatique ou une sciatalgie, n'est pas un diagnostic en tant que tel, mais bel et bien un symptôme. Cela signifie que vous avez une douleur sur le territoire du nerf sciatique. Or il existe de nombreux diagnostic pouvant engendrer une sciatique, comme il existe de nombreux diagnostic pouvant créer des douleurs au cou. 

La première étape face à toute douleur est d'établir le diagnostic, afin qu'un traitement approprié vous soit prodigué.

Comment reconnaître une sciatique ?

Description de la douleur :

Dans la plupart des cas, les patients présentant une sciatique se plaignent simplement d'une douleur qui tire dans la fesse en forme de trait. C'est le premier stade. Cependant, il existe de nombreux stades. Nous allons donc décrire les différentes douleurs décrites par les patients souffrant de sciatique.

  • Douleur en pointe ou en trait au niveau de la fesse 

  • Douleur traçable au doigt sur le trajet du nerf sciatique (cf. image ci-contre)

Les patients décrivent la douleur ressentie avec ce type de mots :  

  • Tiraillement 
  • Électrique 
  • Brûlure 
  • Pointe comme un coup de couteau 

La douleur sciatique peut être associée à d'autres symptômes : 

  • Des fourmillements
  • Des engourdissements / picotements
  • Très souvent, on retrouve une douleur lombaire associée.
  • Une lourdeur dans la jambe
  • Une faiblesse ou une sensation de perte de force
  • Une perte de sensibilité

Si le patient souffre également de douleur de dos, lombalgie, on peut retrouver d'autres symptômes associés comme : 

  • Douleur à l'aine 
  • Douleur impulsive plus importante à la toux, où lors de la poussée lorsque le patient va à la selle.
  • Douleur des muscles du dos
  • Douleur en barre dans le bas du dos 
  • Douleur en ceinture qui suit le trajet de la ceinture
  • Une diminution de son périmètre de marche : cela signifie que le patient ne peut pas marcher très longtemps, la douleur l'oblige à s'arrêter. Ce symptôme est moins fréquent. 
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Carte des blessures, CC PAR 4.0, via Wikimedia Commons

Quelques signes d'urgences : 

Dans de très rares cas, le patient peut souffrir brutalement de fuites urinaires ou fécales. Ces troubles sphinctériens peuvent être associés à une diminution de la sensibilité au niveau du périnée. C'est-à-dire que le patient ne ressent plus la cuvette des toilettes. En cas d'apparition brutale de ces symptômes, il est important de consulter aux urgences
 

  • La marche, talon pointe est impossible ! C'est-à-dire que le patient n'arrive pas à lever la pointe du pied comme s'il marchait sur les talons. Dans l'autre cas, le patient n'arrive plus à plier le pied comme s'il marchait sur les pointes. La marche est alors altérée : le patient "traîne du pied".
    Attention, en cas de forte douleur, la marche talon pointe peut être perturbée. Cependant, si ce mouvement est impossible, non pas à cause de la douleur, mais bien par l'absence de force motrice dans le pied, il est indispensable de consulter aux urgences.

La localisation

La douleur sciatique ou sciatalgie se situe sur la partie basse du corps, sur le membre inférieur. Elle peut toucher uniquement la fesse, une douleur en pointe ou un trait, mais elle peut gagner le reste de la cuisse, du genou, de la jambe voir du pied. Plus la douleur se périphérise, c'est-à-dire qu'elle descend, plus le nerf est comprimé. 

  • La douleur peut être unilatérale ou bilatérale : c'est-à-dire qu'elle peut se situer sur UNE seule fesse/cuisse ... Ou des DEUX côtés.
  • La douleur peut être tronquée : le patient ressentira alors, par exemple, une douleur dans la fesse sans que cela ne touche la cuisse puis il ressentira à nouveau la douleur au niveau du genou ou du mollet. Dans ce cas, on parle de sciatique tronquée.

À RETENIR : plus la douleur descend, plus le nerf semble comprimé. On dit que la douleur se périphérise. Lors du traitement l'objectif de votre professionnel de santé est d'effectuer un principe de centralisation. Le but est de ramener la douleur à son point d'origine. 

Il existe 2 types de sciatique : la sciatique S1 et la sciatique L5.

  • Les deux sciatiques donnent des douleurs sur la partie arrière du membre inférieur et/ou sur le côté.

Si les douleurs que j'ai décrite plus haut ressemblent à ce que vous ressentez, mais que vous avez cette sensation dans la partie avant de la cuisse, il peut s'agir d'une cruralgie. Il est alors indispensable de voir votre chiropracteur ou un professionnel de santé afin d'établir un diagnostic précis. 

  • La douleur sciatique suit un trajet spécifique :
     
    • La sciatique L5 : elle donne des douleurs dans la fesse, elle peut continuer sur la couture du pantalon, la jambe avant et peut s'étendre jusqu'au gros orteil
    • La sciatique S1 : elle donne des douleurs dans la fesse, elle peut continuer sur l'arrière de la cuisse, du genou, de la jambe / mollet avant de passer sur le côté latérale du pied.

 

POUR RAPPEL : une douleur sciatique ne descend pas forcément jusqu'au bout du territoire neurologique en question. Au contraire dans la plupart des cas, la douleur s'arrête avant et ne peut toucher qu'une partie du territoire décrit. 

Grant, John Charles Boileau, Domaine public, via Wikimedia Commons

Etablir un diagnostic face à une sciatique :

On arrive au diagnostic. Vos douleurs correspondent aux deux premières cases : la localisation et le type de douleur. Donc on peut valider, le fait que vous avez une sciatique. Cependant, je le rappelle encore, une sciatalgie ou une sciatique n'est pas un diagnostic, mais un symptôme. Afin d'avoir une prise en charge adaptée, il est indispensable de connaître le diagnostic ! 

Interrogatoire poussé : anamnèse

Afin de poser un diagnostic, votre chiropracteur va devoir réaliser une anamnèse comprenant non seulement vos antécédents, mais également des questions spécifiques à vos douleurs. 

Voici quelques questions que votre chiropracteur pourrait vous poser concernant vos douleurs

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  • Apparition des douleurs : Est-elle brutale ? Spontanée ? Ou au contraire progressive ?
    Cette question peut orienter votre praticien sur la cause (origine discogène, arthrosique par exemple...) Elle lui donne également des informations concernant la chronicité du problème et donc inévitablement sur la durée de récupération. 
  • Y-a-t'il des facteurs aggravants ? Les éléments de réponses évoqués permettront à votre chiropracteur de vous donner des conseils concernant les gestes et postures à adapter face à vos douleurs. Des exercices d'étirements, de mobilisations ou de renforcement peuvent également être proposé en fonction de vos réponses à cette question.
    Le patient peut avoir mal :
    • En portant les courses
    • En se levant du canapé
    • En faisant la cuisine 
    • En restant debout
    • Après avoir couru
    • En sortant de la voiture 
    • En portant une charge 
  • Est-ce que la douleur vous réveille la nuit ? Si oui est ce dû au changement de position ? Cette question peut non seulement orienter le diagnostic, mais peut indiquer à votre chiropracteur dans quelle phase de douleur vous vous trouvez. Elle peut également lui donner des indications concernant les conseils d'hygiène de vie que votre chiro vous donnera. En effet, un réveil nocturne peut provenir d'une pathologie non mécanique (inflammatoire) mais elle peut être également due à une douleur mécanique en phase d'aiguë. Si les autres critères ne révèlent pas de phase aiguë alors, il peut simplement s'agir d'un problème de matelas. 
  • Est-ce que le repos vous soulage ? 
  • Avez-vous des antécédents de lombalgies ? 
  • Avez-vous des maladies connues ? 
  • Avez-vous déjà été hospitalisées ? ...

Chaque réponse amène d'autres questions : il est possible que votre chiropracteur vous pose toutes ces questions, mais il est également possible qu'aucune de ces questions ne vous soit posée. Chaque patient est différent et chaque symptôme décrit entraîne des questions spécifiques.

En cas de prise de rendez-vous, vous verrez qu'une partie de ces questions vous sera posée au préalable afin de gagner du temps pendant la séance, cependant elles seront revue avec vous pendant la séance. Beaucoup de patients ne comprennent pas pourquoi je pose tant de questions dans ma fiche de première visite. L'objectif est simple, être précise dans l'établissement de mon diagnostic. Lorsqu'on a le bon diagnostic, on a le bon traitement.

Examen clinique

L'examen clinique de la sciatique implique plusieurs composantes :

  • l'observation,
  • l'amplitude de mouvement,
  • les tests orthopédiques,
  • l'évaluation neurologique 
  • et la palpation.

Chacun de ces aspects contribue à la compréhension globale de la condition du patient afin d'établir un diagnostic.

examen clinique

Différents tests peuvent être effectués face à une sciatique : 

  • Observation :
    L'objectif est d'évaluer la statique générale du patient. Présente-t-il une scoliose ? Un shift ? Une épaule plus haute que l'autre ? Un pli de la taille plus marquée ? Se présente-t-il dans une position antalgique afin de diminuer la douleur ?
     
  • Amplitude de mouvement :
    La mobilité de la colonne vertébrale et des articulations adjacentes à la douleur sont analysées. Le chiropracteur peut demander au patient d'effectuer différents mouvements afin d'évaluer
    • Des restrictions éventuelles,
    • Un manque ou une augmentation de flexibilité articulaire, 
    • La présence ou la reproduction d'une douleur.
       
  • Les tests orthopédiques :
    Ce sont des manœuvres spécifiques réalisées pour reproduire ou aggraver certains symptômes, ils ont pour but d'orienter le diagnostic.
    • Par exemple la manœuvre de valsava permettra d'orienter vers le diagnostic de lombosciatique d'origine discogène.
    • Une manœuvre de Lasègue positive, nous orientera vers une possible lésion des racines nerveuses L4 à S4 ou une lésion du nerf sciatique. Mais chaque test est à mettre en lien avec les autres données : par exemple le test de lasègue peut être faussement négatif en cas de raccourcissement des muscles ischiojambiers.

À noter : chaque test orthopédique a une spécificité et une sensibilité. Un test avec une sensibilité haute est bon pour exclure une pathologie particulière. À l'inverse, un test avec une spécificité haute est bon pour inclure une pathologie spécifique. Très peu de ces tests sont fiables à 100 %, c'est pour cela qu'il faut se baser sur l'évaluation globale du praticien afin de poser un diagnostic.
 

  • Évaluation neurologique
    Elle se compose de reflex ostéo-tendineux, de myotome (afin d'évaluer la tonicité musculaire), de dermatome (afin d'évaluer la sensibilité cutanée) et de mises en tension du nerf ou des nerfs incriminés. L'objectif est de tester la fonction des nerfs périphériques afin d'évaluer une possible atteinte. D'autres tests neurologiques peuvent être inclus dans l'examen lorsque l'hypothèse diagnostic est plus délicat. 
  • Un examen vasculaire peut parfois s'avérer nécessaire, si le praticien n'a pas pu encore supprimer tous les diagnostics différentiels.
  • Palpation :
    Elle peut s'effectuer au cours du traitement ou avant. Le but est d'évaluer d'éventuelles tensions musculaires, des restrictions articulaires. La palpation m'a permis par exemple, lors d'une première visite, il y a quelques mois, de voir qu'un patient qui venait pour une sciatique avait en plus de sa sciatique une phlébite qui évoluait depuis 2 jours. Le patient a été référé à SOS médecin qui a pu confirmer le diagnostic. 

Examen complémentaire

En cas de doute, votre chiropracteur pourra vous orienter vers votre médecin généraliste afin d'effectuer un examen complémentaire adapté afin de confirmer le diagnostic. 

radiographie cervicales

Prise en charge

Explications

Il est crucial de poser un diagnostic précis. Une fois la cause identifiée, l'étape suivante consiste à fournir toutes les informations nécessaires concernant le phénomène.

Votre chiropracteur vous expliquera alors le mécanisme sous-jacent. Il abordera avec vous le traitement adapté et vous évoquera les conseils pour vous rétablir, le plus rapidement possible. 

Connaître les causes de votre sciatique : pourquoi ?

Causes

Il est essentiel de connaître les causes de votre sciatique pour : 

  • Prévenir les rechutes : en effet en connaissant les causes de votre sciatique, vous pourrez mettre en place des mesures préventive afin de réduire les risques de réapparition. Les modifications du mode de vie, les exercices et les recommandations qui sont délivrés par votre chiropracteur sont tout aussi importants que le traitement manuel ou instrumental que vous resservez en séance. 
  • Recevoir le traitement approprié
  • Favoriser la guérison du patient
  • Limiter la douleur
  • Que votre chiropracteur puissent vous prodiguer des conseils adaptés
  • Récupérer le plus rapidement possible 
  • Participation active au plan de traitement : adopter un changement de vie est essentiel afin de ne pas reproduire les mêmes facteurs de risques. 
  • Vous orienter vers un spécialiste si besoin est.

Conseils adaptés

Les conseils de gestes et postures peuvent jouer un rôle déterminant dans la gestion des symptômes de la sciatique. Cependant, il est important de rappeler que ces conseils peuvent varier en fonction du diagnostic sous-jacent.
Voici quelques exemples de conseils que votre chiropracteur.e pourraient vous donner afin de limiter les risques inhérents à la sciatique. 

  • Adopter une posture assise adéquate : lors de votre première visite votre chiropracteur vous montrera la position assise optimale afin de limiter les risques de sciatique, de lombalgie ou de port de tête en avant. Vous pouvez également retrouver cette position sur la vidéo "télétravail" dans la partie article ce site.
    Attention, cette position est à effectuer dans la non-douleur. Elle est donnée au patient une fois le traitement débuté. 
  • Ne pas dormir sur le ventre
  • Pas de canapé sauf allongé sur le côté : une vidéo dédiée a été réalisée. Retrouvez toutes les indications pour s'installer correctement sur votre canapé (ou dans votre lit) sur le lien ci-joint.
  • Éviter le port de charge lourde : en cas de sciatique d'origine discale, le port de charge est fortement déconseillé, afin de ne pas rajouter de pression au niveau du disque. 
  • Repos, mais pas trop : le maintien d'une activité douce est importante pour un rétablissement optimal.
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Traitements

Traitement chiropratique

Votre chiropracteur effectue un traitement non-médicamenteux et conservateur, c’est-à-dire qu'il ou elle n'a recours ni à la chirurgie, ni aux injections. Ces traitements sont dits non-invasifs.
Le traitement repose sur les actes de manipulation qu'on appelle ajustement ainsi que des mobilisations et du travail musculaire . Pour en savoir plus les rendez-vous sur le lien traitements utilisés au cabinet. 

Complémentarité des professionnels de santé

Chiropracteur et Kinésithérapeute, pour traiter une sciatique

Nous l'avons longuement évoqué précédemment, en cas d'une sciatique, la première étape est d'établir un diagnostic. Les chiropracteurs, en tant que professionnel de première intention, sont en mesure d'établir un diagnostic chiropratique permettant d'établir une prise en charge adaptée.

De la même manière, votre médecin est un professionnel de première intention. Il a pour rôle d'établir un diagnostic face à une sciatique puis de vous orienter vers un spécialiste qui pourra mettre en place un protocole afin de vous aider à soulager vos douleurs.

Les kinésithérapeutes, en tant que professionnel de deuxième intention, suivent le diagnostic établi par le médecin généraliste concernant votre sciatique afin de vous proposer une prise en charge. 

Les chiropracteurs et les kinésithérapeutes, peuvent-ils collaborer lors du traitement ?

Chiropraxie pour l'ajustement

Chiropraxie pour l'ajustement : le chiropracteur traite autant les troubles musculaires, articulaires que neurologiques. Les chiropracteurs utilisent des techniques manuelles ou instrumentales afin de :

  • Limiter les dysfonctionnements,
  • Libérer le système nerveux
  • D'augmenter la mobilité articulaire,
  • Le travail musculaire est également indispensable.

La traitement chiropratique vise à soulager la douleur et à restaurer le bon fonctionnement du système nerveux. Des exercices spécifiques sont donnés en complément, mais ils ne sont pas effectués sous la supervision de votre chiropracteur. 

Masseur kinésithérapeute

Kinésithérapie pour la rééducation, professionnel du massage : les kinésithérapeutes se concentrent sur la rééducation et le relâchement des tensions musculaires. Des exercices spécifiques peuvent être prescrits pour renforcer les muscles, améliorer la flexibilité. Les kinésithérapeutes sont remboursés par la sécurité sociale française et peuvent vous recevoir jusqu'à 2 fois par semaine afin de soulager vos douleurs.

Peut-on continuer ses rendez-vous chez le kinésithérapeute, quand on voit un chiro ?

Lorsque un patient commence un traitement en chiropraxie et est déjà suivi par un kinésithérapeute :

On me demande souvent :

  • Est ce compatible ? 
  • Dois-je continuer mes séances chez le kiné ?

La réponse est OUI !

Cela accélère votre temps de récupération. Nous ne faisons pas la même chose et surtout, nous ne vous voyons pas au même rythme. 

Les modifications faites lors des ajustements chiropratiques mettent quelques jours à s'intégrer, donc votre chiropracteur ne vous traitera pas 2 fois par semaine. Cependant les tensions musculaires, bien qu'enlever durant la séance chez votre chiropracteur, vont avoir à tendance à revenir tant que le problème n'est pas entièrement traité. 

Lorsque vous voyez un kinésithérapeute, qui vous masse deux fois par semaine, le traitement de votre chiropracteur est bien mieux intégré, car votre chiro peut travailler sur un corps libéré des tensions musculaires. Votre kinésithérapeute pourra également prendre plus de temps pour réaliser avec vous les exercices et vérifier que vous les effectuez correctement.
 

En France, la chiropraxie est remboursée par les mutuelles et non par la sécurité socialeNous faisons donc toujours notre maximum pour vous traiter complètement avec le moins de séances possibles.

La collaboration pluridisciplinaire permet le plus souvent d'accélérer le traitement.

NB : tout ce qui vous est donné : exercices/conseils sont également des éléments à mettre en place le plus rapidement possible afin de nous voir le moins souvent possibles/conseils. 

Doit-on toujours voir un kiné, lorsqu'on voit un chiropracteur ?

Il n'est pas obligatoire de voir un chiropracteur et un kinésithérapeute en même temps. Il est vrai que dans la majorité des prises en charge, la collaboration pluridisciplinaire est un atout non-négligeable. Mais il n'est pas rare que les patients :
manquent de temps
- qu'ils préfèrent faire des exercices à la maison plutôt que d'être suivi par un kinésithérapeute. 
- qu'ils aient des difficultés à prendre un rendez-vous rapidement chez leur kiné.

Au centre chiro, votre praticien vous donnera systématiquement des exercices spécifiques de rééducation et de réhabilitation (mobilisations, renforcements, étirements...) en complément de son traitement, pour optimiser le temps de récupération. Cependant, ces exercices sont à faire à la maison, ils ne sont donc pas supervisés. Il n'est pas rare que les patients se trompent lors de l'exécution des exercices en question.

La complémentarité de nos deux professions est donc un atout, mais la prise en charge double n'est pas indispensable.

Les autres acteurs de santé dans la prise en charge de la sciatique

interactions stress

Il est important de savoir que de nombreux facteurs peuvent jouer un rôle dans les douleurs de sciatiques. Parmi les facteurs en cause, on retrouve l'hygiène de vie (alimentation..), l'activité physique, les maladies concomitantes ou encore les facteurs psycho-sociaux.

Dans certains cas, la complexité ou la chronicité de l'atteinte peut alors nécessiter un travail pluridisciplinaire. 

La collaboration devient alors le mot d'ordre.

Le rôle du stress sur les sciatiques chroniques

Les différents types de stress pouvant jouer un rôle sur vos douleurs

Un suivi psychologique peut également être conseillé dans les cas chroniques. Les chiropracteurs considèrent que le corps subit 3 types de stress :

  • Le stress mécanique qui peut être réduit grâce à la chiropraxie et à la kinésithérapie.
  • Le stress émotionnel qui peut être diminué grâce à des consultations chez le psychologue, le psychothérapeute, l'hypnothérapeute et bien d'autres professions.
  • le stress chimique ou organique : en fonction, le patient pourra être orienté chez un diététicien, un nutritionniste, un naturopathe ...

En cas de sciatique chroniques, les trois types de stress peuvent jouer un rôle. Si tel est le cas, votre chiropracteur pourra vous orienter vers d'autres professionnels afin que puissiez être accompagné sur les trois composantes. 

facteurs psychosociaux

Le stress émotionnel et les drapeaux jaunes

Les drapeaux jaunes : Signification

Dans le milieu médical, les drapeaux jaunes correspondent aux facteurs de risques psychosociaux qui peuvent favoriser la chronicité
- des facteurs psychologiques (attitudes et croyances concernant la douleur, catastrophisme...)

- des facteurs professionnels, familiaux : burn-out, surmenage, mauvais environnement familial ou professionnel...

- des facteurs comportementaux : peur, évitement de certaines postures par exemple, attitude passive ou attentiste face à la douleur...
 
En cas de drapeaux jaunes, il est essentiel pour les professionnels de santé qui vous suivent de détecter, le plus tôt possible, ces facteurs, car cela peut jouer un rôle sur les douleurs musculo-squelettiques et altérer la prise en charge du traitement.

Que faire en tant que patient ?

Les drapeaux jaunes peuvent avoir une influence néfaste sur vos douleurs, mais également sur les traitements que vous effectuez.

Pour y remédier

  • Il faut informer vos acteurs de soins, de la présence de ces drapeaux jaunes afin qu'ils puissent adapter leurs prises en charge.
  • Il faut travailler de votre côté pour déconstruire vos croyances et vos peurs. Limiter les pensers négatifs pour limiter l'impact de ces facteurs psychosociaux sur vos douleurs et sur les traitements que vous effectuez. Un suivi psychologique peut vous être recommandé afin de vous aider.

Quels actions doit mettre en place votre thérapeute en cas de présence de drapeaux jaunes ?

Du côté du praticien, notre travail est avant tout de détecter ces facteurs psychosociaux de manière précoce, afin de mieux vous orienter.

La deuxième étape consiste à :

  • Expliquer en détail 
  • Rassurer 
  • Donner un pronostic
  • Vous encouragez sur une reprise douce des activités physiques.

En cas de drapeaux jaunes, il est essentiel de s'entourer de professionnel de santé qui prend le temps de TOUT vous expliquer, de vous rassurer et de vous encourager

Drapeaux jaunes ne signifient pas que vos douleurs sont imaginaires

Il est important de noter que la présence de facteurs psycho-sociaux ne signifie pas que le patient fabule. Chaque manifestation douloureuse doit être considérée avec sérieux. La présence de drapeaux jaunes ne doit en aucun cas diminuer l'attention portée aux souffrances du patient, bien au contraire.

La prise en charge est juste un peu différente.

J'ai des drapeaux jaunes

C'est dans ma tête

Les fausses croyances concernant la sciatique

Tout le monde a déjà entendu parler de sciatique. Cependant, de nombreuses fausses rumeurs circulent. Maintenant, que vous en savez plus sur la sciatique tâchons de démêler le vrai du faux. 

Sciatique = diagnostic

Nous l'avons suffisamment détaillé dans cet article. La sciatique n'est pas une pathologie en soit mais bel et bien un symptôme d'une atteinte. L'essentiel est de déterminer la cause : 

Poser un diagnostic précis afin que de mettre en place un traitement efficace et adapté.

diagnostic

Une sciatique = hernie discale

Hernie discale sur les lombaires L4 L5

Miguel Tremblay, CC0, via Wikimedia Commons

La sciatique, est-elle toujours causée par une hernie discale ? 

Il est vrai qu'une hernie discale fait partie des causes principales de sciatique. On parle dans ce cas précis lombosciatique d'origine discogène.

Cependant, c'est loin d'être la seule cause.

La sciatique peut venir d'autres causes d'origine lombaire comme le rétrécissement du canal lombaire par arthrose ou par antérolysthésis.

Elle peut également venir d'une compression radiculaire sur le trajet du nerf. On ne parle plus dans ce cas de lombosciatique. Des affections tumorales peuvent en être la cause ou tout simplement une tension musculaire comme le syndrome du piriformis...

Il existe de nombreuses causes probables face à une sciatique. La sciatique n'est donc pas toujours causée par une hernie discale.

Sciatique = repos au lit

On croit souvent à tort, que le repos au lit est préconisé de façon systématique en cas de sciatique. Contrairement à ce qu'on peut entendre, les études montrent que le repos doit se limiterquelques jours lors de la phase aiguë. Ce repos doit être effectué principalement, si cela apporte un soulagement au patient.
Un repos prolongé va au contraire avoir tendance à être nocif pour la récupération du patient et donc à retarder la guérison. Les risques sont nombreux :

  • Atrophie musculaire
  • Enraidissement 
  • Pathologie associée comme la phlébite
  • Mauvais effet psychologique
repos au lit

Sciatique = personne âgée

Il est faux de penser que la sciatique ne touche que les personnes âgées : la sciatique peut toucher des patients de tout âge, y compris les jeunes adultes. Il est vrai que le risque de développer une sciatique augmente avec l'âge en raison de l'usure naturelle des disques ou des articulations.

La sciatique du syndrome du piriformis va par exemple toucher préférentiellement les sportifs en bonne condition physique. La hernie discale en cause dans la lombosciatique d'origine discogène est quant à elle une pathologie qui touche plus souvent les jeunes que les personnes âgées. 

Exercices = aggravation de la sciatique

Exercices = aggravation de la sciatique Image

En cas de sciatique, il est vrai que certains mouvements peuvent exacerber la douleur. Mais certains exercices peuvent également l'améliorer. Il ne faut donc pas faire n'importe quoi !

En fonction du diagnostic, votre chiropracteur pourra vous donner des exercices adaptés afin de non seulement soulager la douleur, mais également de renforcer les muscles péri-articulaires afin de prévenir leur réapparition. Ces exercices peuvent également avoir un bon pronostic sur la récupération du patient en améliorant la flexibilité. Enfin, des exercices de mobilisation du nerf sciatique peuvent également être donnés afin de le faire coulisser dans sa gaine. 
L'activité physique modérée, sous la supervision d'un professionnel de la santé, comme un kinésithérapeute peut également contribuer à la guérison.

Sciatique = pour toujours

Face à l'absence de diagnostic, de nombreux patients se retrouvent livrés à eux même. Certaines personnes peuvent souffrir d'une sciatique chronique mais dans la majorité des cas la sciatique s'améliorent avec le temps et un traitement approprié.

L'établissement d'un diagnostic et la mise en place d'un protocole adapté joue un rôle essentiel dans la récupération. Mais une sciatique chronique ne signifie pas que la douleur ne peut pas être supprimée.

Sciatique = pour toujours

Chirurgie = la seule option

La chirurgie en cas de sciatique d'origine mécanique est la solution de dernier recours. Heureusement, ce n'est pas la seule option. Dans la grande majorité des cas, il n'est pas nécessaire d'opérer une patient souffrant de sciatique. L'approche conservatrice est toujours à privilégier face à une sciatique. De nombreux autres traitements sont possibles. La chirurgie est réservée à des cas particuliers, comme la sciatique paralysante, la sciatique hyperalgique... ou face à l'échec des traitements, dit conservateurs, de premières et deuxièmes intentions.

chirurgie

Sciatique et Grossesse

Lors de la grossesse, le risque de sciatique est augmentée chez la femme enceinte. 

Sciatique et grossesse : pourquoi ?

De nombreux facteurs vont augmenter le risque d'apparition de sciatique chez la femme enceinte, en cause : 

  • La prise de poids et les changements corporels : lors de la grossesse, le corps subit de nombreuses modifications. La prise de poids augmente rapidement, ce qui est tout à fait normal. Mais le corps n'a pas toujours le temps de s'adapter. La musculature n'étant pas toujours suffisante, des cas de sciatique peuvent apparaître rapidement. 
  • Les postures favorisantes : au fil des mois, une femme enceinte voit sa posture complètement modifiée. Il devient de plus en plus difficile de faire ses lacets, de ramasser un objet au sol ou de simplement se baisser. La fatigue pousse les patientes à prendre des positions antalgiques qui reposent leurs muscles du dos, qui sont très sollicités. Cependant, ces positions ont une fâcheuse tendance à augmenter les risques d'apparition de sciatique. 
  • Ligaments distendus : la relaxine est une hormone qui est sécrétée lors de la grossesse. Elle a pour but de relâcher les tissus, les ligaments, les tendons afin de faciliter l'accouchement. Cependant, ce relâchement peut avoir des conséquences douloureuses. Les muscles stabilisant le bassin vont avoir tendance à se contracter davantage afin de le maintenir, induisant des tensions musculaires qui peuvent être source de sciatique (syndrome du piriformis). Elle peut également créer des instabilités au niveau de la sacro-iliaque induisant ce même mécanisme.
enceinte chiropraxie

Comment limiter les risques d'apparition de sciatique chez la femme enceinte ?

Pour limiter les risques de sciatique lors de la grossesse votre chiropracteur vous conseille de : 

  • S'asseoir correctement : ouvrir les jambes, sortir les fesses, accrocher les fesses au dossier et bien garder la cambrure naturelle. Puis positionner un plaid ou un petit oreiller au niveau des lombaires afin de pouvoir reposer le dos.
  • Éviter la position assise ou avachie sur le canapé. 
  • Pour récupérer un objet au sol : ouvrez les jambes en position squat, plus les jambes sont ouvertes plus vous pourrez vous baisser. Puis sortez les fesses, gardez votre regard face à vous et votre cambrure. Vous pouvez vous baisser. 
  • Ne rester pas trop longtemps en position statique debout, gardez le poids du corps sur les deux jambes.
  • Dormir avec un coussin de grossesse : les coussins de grossesse deviennent le meilleur ami de la femme enceinte passé le premier trimestre, il m'arrive régulièrement de le conseiller à mes patients souffrant de sciatique. En forme de banane, il permet non seulement de soutenir le ventre, mais également de positionner les jambes dans l'alignement de la colonne vertébrale afin d'éviter toute torsion du bassin. 
  • Debout, tenez vous droite sortez la poitrine : imaginez que vous avez un livre sur la tête, n'ayez pas peur de votre cambrure votre corps est fait pour ça. 

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