La sciatique est une douleur liée à la compression du nerf sciatique. On parle de névralgie. Étymologiquement, la névralgie vient de νεῦρον - [neuron] qui signifie nerf et ἄλγος - [algos] qui signifie la douleur.
Ce qu'il est important de retenir, c'est qu'une sciatique ou une sciatalgie, n'est pas un diagnostic en tant que tel, mais bel et bien un symptôme. Cela signifie que vous avez une douleur sur le territoire du nerf sciatique. Or il existe de nombreux diagnostic pouvant engendrer une sciatique, comme il existe de nombreux diagnostic pouvant créer des douleurs au cou.
La première étape face à toute douleur est d'établir le diagnostic, afin qu'un traitement approprié vous soit prodigué.
Dans la plupart des cas, les patients présentant une sciatique se plaignent simplement d'une douleur qui tire dans la fesse en forme de trait. C'est le premier stade. Cependant, il existe de nombreux stades. Nous allons donc décrire les différentes douleurs décrites par les patients souffrant de sciatique.
Douleur en pointe ou en trait au niveau de la fesse
Douleur traçable au doigt sur le trajet du nerf sciatique (cf. image ci-contre)
Les patients décrivent la douleur ressentie avec ce type de mots :
La douleur sciatique peut être associée à d'autres symptômes :
Si le patient souffre également de douleur de dos, lombalgie, on peut retrouver d'autres symptômes associés comme :
Quelques signes d'urgences :
Dans de très rares cas, le patient peut souffrir brutalement de fuites urinaires ou fécales. Ces troubles sphinctériens peuvent être associés à une diminution de la sensibilité au niveau du périnée. C'est-à-dire que le patient ne ressent plus la cuvette des toilettes. En cas d'apparition brutale de ces symptômes, il est important de consulter aux urgences.
La douleur sciatique ou sciatalgie se situe sur la partie basse du corps, sur le membre inférieur. Elle peut toucher uniquement la fesse, une douleur en pointe ou un trait, mais elle peut gagner le reste de la cuisse, du genou, de la jambe voir du pied. Plus la douleur se périphérise, c'est-à-dire qu'elle descend, plus le nerf est comprimé.
À RETENIR : plus la douleur descend, plus le nerf semble comprimé. On dit que la douleur se périphérise. Lors du traitement l'objectif de votre professionnel de santé est d'effectuer un principe de centralisation. Le but est de ramener la douleur à son point d'origine.
Il existe 2 types de sciatique : la sciatique S1 et la sciatique L5.
Si les douleurs que j'ai décrite plus haut ressemblent à ce que vous ressentez, mais que vous avez cette sensation dans la partie avant de la cuisse, il peut s'agir d'une cruralgie. Il est alors indispensable de voir votre chiropracteur ou un professionnel de santé afin d'établir un diagnostic précis.
POUR RAPPEL : une douleur sciatique ne descend pas forcément jusqu'au bout du territoire neurologique en question. Au contraire dans la plupart des cas, la douleur s'arrête avant et ne peut toucher qu'une partie du territoire décrit.
On arrive au diagnostic. Vos douleurs correspondent aux deux premières cases : la localisation et le type de douleur. Donc on peut valider, le fait que vous avez une sciatique. Cependant, je le rappelle encore, une sciatalgie ou une sciatique n'est pas un diagnostic, mais un symptôme. Afin d'avoir une prise en charge adaptée, il est indispensable de connaître le diagnostic !
Afin de poser un diagnostic, votre chiropracteur va devoir réaliser une anamnèse comprenant non seulement vos antécédents, mais également des questions spécifiques à vos douleurs.
Voici quelques questions que votre chiropracteur pourrait vous poser concernant vos douleurs :
Chaque réponse amène d'autres questions : il est possible que votre chiropracteur vous pose toutes ces questions, mais il est également possible qu'aucune de ces questions ne vous soit posée. Chaque patient est différent et chaque symptôme décrit entraîne des questions spécifiques.
En cas de prise de rendez-vous, vous verrez qu'une partie de ces questions vous sera posée au préalable afin de gagner du temps pendant la séance, cependant elles seront revue avec vous pendant la séance. Beaucoup de patients ne comprennent pas pourquoi je pose tant de questions dans ma fiche de première visite. L'objectif est simple, être précise dans l'établissement de mon diagnostic. Lorsqu'on a le bon diagnostic, on a le bon traitement.
L'examen clinique de la sciatique implique plusieurs composantes :
Chacun de ces aspects contribue à la compréhension globale de la condition du patient afin d'établir un diagnostic.
Différents tests peuvent être effectués face à une sciatique :
À noter : chaque test orthopédique a une spécificité et une sensibilité. Un test avec une sensibilité haute est bon pour exclure une pathologie particulière. À l'inverse, un test avec une spécificité haute est bon pour inclure une pathologie spécifique. Très peu de ces tests sont fiables à 100 %, c'est pour cela qu'il faut se baser sur l'évaluation globale du praticien afin de poser un diagnostic.
En cas de doute, votre chiropracteur pourra vous orienter vers votre médecin généraliste afin d'effectuer un examen complémentaire adapté afin de confirmer le diagnostic.
Il est crucial de poser un diagnostic précis. Une fois la cause identifiée, l'étape suivante consiste à fournir toutes les informations nécessaires concernant le phénomène.
Votre chiropracteur vous expliquera alors le mécanisme sous-jacent. Il abordera avec vous le traitement adapté et vous évoquera les conseils pour vous rétablir, le plus rapidement possible.
Il est essentiel de connaître les causes de votre sciatique pour :
Les conseils de gestes et postures peuvent jouer un rôle déterminant dans la gestion des symptômes de la sciatique. Cependant, il est important de rappeler que ces conseils peuvent varier en fonction du diagnostic sous-jacent.
Voici quelques exemples de conseils que votre chiropracteur.e pourraient vous donner afin de limiter les risques inhérents à la sciatique.
Votre chiropracteur effectue un traitement non-médicamenteux et conservateur, c’est-à-dire qu'il ou elle n'a recours ni à la chirurgie, ni aux injections. Ces traitements sont dits non-invasifs.
Le traitement repose sur les actes de manipulation qu'on appelle ajustement ainsi que des mobilisations et du travail musculaire . Pour en savoir plus les rendez-vous sur le lien traitements utilisés au cabinet.
Nous l'avons longuement évoqué précédemment, en cas d'une sciatique, la première étape est d'établir un diagnostic. Les chiropracteurs, en tant que professionnel de première intention, sont en mesure d'établir un diagnostic chiropratique permettant d'établir une prise en charge adaptée.
De la même manière, votre médecin est un professionnel de première intention. Il a pour rôle d'établir un diagnostic face à une sciatique puis de vous orienter vers un spécialiste qui pourra mettre en place un protocole afin de vous aider à soulager vos douleurs.
Les kinésithérapeutes, en tant que professionnel de deuxième intention, suivent le diagnostic établi par le médecin généraliste concernant votre sciatique afin de vous proposer une prise en charge.
Chiropraxie pour l'ajustement
Chiropraxie pour l'ajustement : le chiropracteur traite autant les troubles musculaires, articulaires que neurologiques. Les chiropracteurs utilisent des techniques manuelles ou instrumentales afin de :
La traitement chiropratique vise à soulager la douleur et à restaurer le bon fonctionnement du système nerveux. Des exercices spécifiques sont donnés en complément, mais ils ne sont pas effectués sous la supervision de votre chiropracteur.
Masseur kinésithérapeute
Kinésithérapie pour la rééducation, professionnel du massage : les kinésithérapeutes se concentrent sur la rééducation et le relâchement des tensions musculaires. Des exercices spécifiques peuvent être prescrits pour renforcer les muscles, améliorer la flexibilité. Les kinésithérapeutes sont remboursés par la sécurité sociale française et peuvent vous recevoir jusqu'à 2 fois par semaine afin de soulager vos douleurs.
Lorsque un patient commence un traitement en chiropraxie et est déjà suivi par un kinésithérapeute :
On me demande souvent :
La réponse est OUI !
Cela accélère votre temps de récupération. Nous ne faisons pas la même chose et surtout, nous ne vous voyons pas au même rythme.
Les modifications faites lors des ajustements chiropratiques mettent quelques jours à s'intégrer, donc votre chiropracteur ne vous traitera pas 2 fois par semaine. Cependant les tensions musculaires, bien qu'enlever durant la séance chez votre chiropracteur, vont avoir à tendance à revenir tant que le problème n'est pas entièrement traité.
Lorsque vous voyez un kinésithérapeute, qui vous masse deux fois par semaine, le traitement de votre chiropracteur est bien mieux intégré, car votre chiro peut travailler sur un corps libéré des tensions musculaires. Votre kinésithérapeute pourra également prendre plus de temps pour réaliser avec vous les exercices et vérifier que vous les effectuez correctement.
En France, la chiropraxie est remboursée par les mutuelles et non par la sécurité sociale. Nous faisons donc toujours notre maximum pour vous traiter complètement avec le moins de séances possibles.
La collaboration pluridisciplinaire permet le plus souvent d'accélérer le traitement.
NB : tout ce qui vous est donné : exercices/conseils sont également des éléments à mettre en place le plus rapidement possible afin de nous voir le moins souvent possibles/conseils.
Il n'est pas obligatoire de voir un chiropracteur et un kinésithérapeute en même temps. Il est vrai que dans la majorité des prises en charge, la collaboration pluridisciplinaire est un atout non-négligeable. Mais il n'est pas rare que les patients :
- manquent de temps
- qu'ils préfèrent faire des exercices à la maison plutôt que d'être suivi par un kinésithérapeute.
- qu'ils aient des difficultés à prendre un rendez-vous rapidement chez leur kiné.
Au centre chiro, votre praticien vous donnera systématiquement des exercices spécifiques de rééducation et de réhabilitation (mobilisations, renforcements, étirements...) en complément de son traitement, pour optimiser le temps de récupération. Cependant, ces exercices sont à faire à la maison, ils ne sont donc pas supervisés. Il n'est pas rare que les patients se trompent lors de l'exécution des exercices en question.
La complémentarité de nos deux professions est donc un atout, mais la prise en charge double n'est pas indispensable.
Il est important de savoir que de nombreux facteurs peuvent jouer un rôle dans les douleurs de sciatiques. Parmi les facteurs en cause, on retrouve l'hygiène de vie (alimentation..), l'activité physique, les maladies concomitantes ou encore les facteurs psycho-sociaux.
Dans certains cas, la complexité ou la chronicité de l'atteinte peut alors nécessiter un travail pluridisciplinaire.
La collaboration devient alors le mot d'ordre.
Un suivi psychologique peut également être conseillé dans les cas chroniques. Les chiropracteurs considèrent que le corps subit 3 types de stress :
En cas de sciatique chroniques, les trois types de stress peuvent jouer un rôle. Si tel est le cas, votre chiropracteur pourra vous orienter vers d'autres professionnels afin que puissiez être accompagné sur les trois composantes.
Dans le milieu médical, les drapeaux jaunes correspondent aux facteurs de risques psychosociaux qui peuvent favoriser la chronicité :
- des facteurs psychologiques (attitudes et croyances concernant la douleur, catastrophisme...)
- des facteurs professionnels, familiaux : burn-out, surmenage, mauvais environnement familial ou professionnel...
- des facteurs comportementaux : peur, évitement de certaines postures par exemple, attitude passive ou attentiste face à la douleur...
En cas de drapeaux jaunes, il est essentiel pour les professionnels de santé qui vous suivent de détecter, le plus tôt possible, ces facteurs, car cela peut jouer un rôle sur les douleurs musculo-squelettiques et altérer la prise en charge du traitement.
Les drapeaux jaunes peuvent avoir une influence néfaste sur vos douleurs, mais également sur les traitements que vous effectuez.
Pour y remédier :
Du côté du praticien, notre travail est avant tout de détecter ces facteurs psychosociaux de manière précoce, afin de mieux vous orienter.
La deuxième étape consiste à :
En cas de drapeaux jaunes, il est essentiel de s'entourer de professionnel de santé qui prend le temps de TOUT vous expliquer, de vous rassurer et de vous encourager.
Il est important de noter que la présence de facteurs psycho-sociaux ne signifie pas que le patient fabule. Chaque manifestation douloureuse doit être considérée avec sérieux. La présence de drapeaux jaunes ne doit en aucun cas diminuer l'attention portée aux souffrances du patient, bien au contraire.
La prise en charge est juste un peu différente.
J'ai des drapeaux jaunes
≠
C'est dans ma tête
Tout le monde a déjà entendu parler de sciatique. Cependant, de nombreuses fausses rumeurs circulent. Maintenant, que vous en savez plus sur la sciatique tâchons de démêler le vrai du faux.
Nous l'avons suffisamment détaillé dans cet article. La sciatique n'est pas une pathologie en soit mais bel et bien un symptôme d'une atteinte. L'essentiel est de déterminer la cause :
Poser un diagnostic précis afin que de mettre en place un traitement efficace et adapté.
La sciatique, est-elle toujours causée par une hernie discale ?
Il est vrai qu'une hernie discale fait partie des causes principales de sciatique. On parle dans ce cas précis lombosciatique d'origine discogène.
Cependant, c'est loin d'être la seule cause.
La sciatique peut venir d'autres causes d'origine lombaire comme le rétrécissement du canal lombaire par arthrose ou par antérolysthésis.
Elle peut également venir d'une compression radiculaire sur le trajet du nerf. On ne parle plus dans ce cas de lombosciatique. Des affections tumorales peuvent en être la cause ou tout simplement une tension musculaire comme le syndrome du piriformis...
Il existe de nombreuses causes probables face à une sciatique. La sciatique n'est donc pas toujours causée par une hernie discale.
On croit souvent à tort, que le repos au lit est préconisé de façon systématique en cas de sciatique. Contrairement à ce qu'on peut entendre, les études montrent que le repos doit se limiter à quelques jours lors de la phase aiguë. Ce repos doit être effectué principalement, si cela apporte un soulagement au patient.
Un repos prolongé va au contraire avoir tendance à être nocif pour la récupération du patient et donc à retarder la guérison. Les risques sont nombreux :
Il est faux de penser que la sciatique ne touche que les personnes âgées : la sciatique peut toucher des patients de tout âge, y compris les jeunes adultes. Il est vrai que le risque de développer une sciatique augmente avec l'âge en raison de l'usure naturelle des disques ou des articulations.
La sciatique du syndrome du piriformis va par exemple toucher préférentiellement les sportifs en bonne condition physique. La hernie discale en cause dans la lombosciatique d'origine discogène est quant à elle une pathologie qui touche plus souvent les jeunes que les personnes âgées.
En cas de sciatique, il est vrai que certains mouvements peuvent exacerber la douleur. Mais certains exercices peuvent également l'améliorer. Il ne faut donc pas faire n'importe quoi !
En fonction du diagnostic, votre chiropracteur pourra vous donner des exercices adaptés afin de non seulement soulager la douleur, mais également de renforcer les muscles péri-articulaires afin de prévenir leur réapparition. Ces exercices peuvent également avoir un bon pronostic sur la récupération du patient en améliorant la flexibilité. Enfin, des exercices de mobilisation du nerf sciatique peuvent également être donnés afin de le faire coulisser dans sa gaine.
L'activité physique modérée, sous la supervision d'un professionnel de la santé, comme un kinésithérapeute peut également contribuer à la guérison.
Face à l'absence de diagnostic, de nombreux patients se retrouvent livrés à eux même. Certaines personnes peuvent souffrir d'une sciatique chronique mais dans la majorité des cas la sciatique s'améliorent avec le temps et un traitement approprié.
L'établissement d'un diagnostic et la mise en place d'un protocole adapté joue un rôle essentiel dans la récupération. Mais une sciatique chronique ne signifie pas que la douleur ne peut pas être supprimée.
La chirurgie en cas de sciatique d'origine mécanique est la solution de dernier recours. Heureusement, ce n'est pas la seule option. Dans la grande majorité des cas, il n'est pas nécessaire d'opérer une patient souffrant de sciatique. L'approche conservatrice est toujours à privilégier face à une sciatique. De nombreux autres traitements sont possibles. La chirurgie est réservée à des cas particuliers, comme la sciatique paralysante, la sciatique hyperalgique... ou face à l'échec des traitements, dit conservateurs, de premières et deuxièmes intentions.
Lors de la grossesse, le risque de sciatique est augmentée chez la femme enceinte.
De nombreux facteurs vont augmenter le risque d'apparition de sciatique chez la femme enceinte, en cause :
Pour limiter les risques de sciatique lors de la grossesse votre chiropracteur vous conseille de :